Dermatoses non spécifiques

Imprimer

1 - Eczéma :

L’eczéma de la région aréolomamelonnaire est surtout lié à l’atopie.

L’atteinte est bilatérale, prurigineuse, sans déformation du mamelon.

Les lésions sont mal limitées avec des contours émiettés. L’évolution se fait par poussées entrecoupées de rémissions. Parfois, les lésions sont chroniques et lichénifiées. D’autres localisations sont associées, notamment dans les plis. Le traitement repose sur la corticothérapie locale intermittente.

Devant une atteinte unilatérale et chronique, une maladie de Paget est impérativement éliminée par une biopsie.

2 - Hyperkératoses secondaires :

Diverses dermatoses peuvent occasionnellement être responsables d’une hyperkératose aréolaire secondaire comme :

- l’acanthosis nigricans
- les lymphomes épidermotropes
- la gale norvégienne
- les états ichtyosiformes
- la maladie de Darier

L’atteinte n’est dans ces cas pas simplement limitée à la plaque aréolomamelonnaire. Un hamartome épidermique thoracique atteignant le sein peut aussi être responsable d’une hyperkératose aréolaire.

3 - Maladie de Fox-fordyce :

Il s’agit d’une maladie rétentionnelle des glandes sudoripares apocrines, rare, d’étiologie inconnue. Elle prédomine nettement chez la femme, après la deuxième décennie.

L’atteinte des aisselles est constante et peut s’associer à l’atteinte des aréoles mammaires et de la région anogénitale. Le prurit intense évolue par poussées paroxystiques déclenchées par la sudation. Les lésions sont des petites papules folliculaires.

La biopsie montre une accumulation de kératine dans la lumière dilatée de la portion intraépidermique du canal sudoral. En amont, il peut y avoir une rupture de la glande sudorale, avec un infiltrat dermique inflammatoire.

Traitement :

- dermocorticoïdes
- trétinoïne à 1 %
- clindamycine topique
- isotrétinoïne par voie orale

4 - Hidrosadénite aréolaire :

La région aréolaire comporte des glandes sudorales apocrines annexées aux follicules pilosébacés, qui peuvent être touchées par le processus inflammatoire chez les patients souffrant d’hidrosadénite.

Cette localisation est rare et se traduit par des abcès aréolaires récidivants. Un traitement chirurgical radical consistant en l’excision des glandes apocrines aréolaires a été proposé.

5 - Dermatoses infectieuses :

Verrues vulgaires, condylomes, molluscum contagiosum (fig 8) sont rares et s’accompagnent en général d’autres localisations cutanées.

Une localisation d’une infection herpétique au mamelon peut survenir après un contage sexuel ou pendant l’allaitement d’un nourrisson porteur d’une gingivostomatite herpétique.

Chez la femme, la gale donne volontiers un prurit et des lésions de grattage, parfois des sillons, des mamelons et aréoles. Le prurit généralisé est à prédominance nocturne, familial.

Les lésions cutanées associées ont une topographie évocatrice du diagnostic :

- espaces interdigitaux
- face antérieure des poignets, flancs, fesses

Le chancre syphilitique mamelonnaire de la nourrice, contaminée par un nourrisson atteint de syphilis congénitale, est une maladie historique qui ne se voit plus depuis la disparition de cette pratique d’allaitement.

Pendant l’allaitement, la surinfection mamelonnaire candidosique ou staphylococcique est fréquente et peut être prévenue par des soins locaux attentifs.

Le piercing des mamelons peut être compliqué d’eczéma de contact par allergie à l’anneau et d’infections staphylococciques. Cette pratique est déconseillée chez les femmes porteuses de prothèses en raison du risque de dissémination de l’infection à la prothèse.

6 - Divers :

Des cas anecdotiques de lichen scléroatrophique, nécrobiose lipoïdique, calcinose, mucinose dermique aréolaire précédant un mycosis fongoïde ont été rapportés.

 

En revanche, les morphées des seins épargnent la plaque aréolomamelonnaire (fig 9).