Condylomes et immunodépression

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Si les publications concernant les infections à PVH chez les greffés et transplantés sont nombreuses montrant en particulier l’extension du tropisme muqueux des PVH6 et 2 à des lésions cutanées, celles concernant les lésions anogénitales à PVH sont plus limitées. Les lésions anogénitales sont plus rares que les lésions cutanées à PVH chez les transplantés d’organes. Elles constituent un marqueur clinique d’immunosuppression quand elles sont extensives.

Les infections génitales à PVH sont plus fréquentes chez les sujets infectés par le VIH par rapport à des sujets témoins d’âge comparable de la population générale. Au cours de l’infection à VIH, les lésions ont tendance à une plus grande extension, un caractère volontiers multifocal.

La prévalence des lésions infracliniques paraît plus élevée chez les hommes séropositifs par rapports aux hommes séronégatifs pour le VIH. Certaines publications rapportent une plus forte prévalence des lésions dysplasiques et des PVH à haut risque oncogènes chez les sujets infectés par le VIH.

Un degré d’immunodépression avancé (taux de CD4 50 voire > 100/mm3), on ne retrouve pas d’association entre ces paramètres et le degré d’immunosuppression.

Les lésions des sujets immunodéprimés sont également plus volontiers résistantes au traitement. Depuis l’instauration des multi thérapies antirétrovirales on peut observer deux effets sur les lésions génitales dues aux PVH. De façon ponctuelle pour certains patients bien contrôlés sur le plan immunovirologique, on observe une diminution de la prévalence des formes très profuses. Pour d’autres patients, des dysplasies de type PIN1 à 3 ont été décrites sur le pénis ; les formes les plus sévères sont rapportées essentiellement chez l’immunodéprimé, sujet infecté par le VIH en particulier.

Les descriptions de carcinomes invasifs péniens sont très ponctuelles. Cependant, il ne semble pas que, contrairement à ce qui est observé au cours d’autres infections opportunistes le degré de restauration immunitaire obtenu sous trithérapie soit suffisant pour permettre de contrôler les lésions. Certains travaux soulignent même une augmentation de la prévalence de certaines infections à PVH muqueuses, buccales en particulier.